Psychic TV ‎– Dreams Less Sweet (1983) – Vinyle !

Les émotions restent intactes… elles demeurent, identiques, sans se figer dans ce qui pourtant relève d’un passé déjà lointain ! Il y a là, il me semble, quelque chose d’extraordinaire… J’ai réécouté cet album, acquis peu après sa sortie chez un disquaire lyonnais, à une époque ou la quête de nouveauté, le besoin d’originalité résonnait en moi comme une nécessité voire une évidence !

Pour situer la chose Dreams Less Sweet est le second album du combo anglais après “Force The Hand Of Chance” sorti l’année précédente chez Some Bizarre le label de Stevo Pearce le manager de Soft Cell.

Concernant le line-up (ce n’est pas un détail) outre Genesis P-Orridge emblématique icône en devenir et Peter “Sleazy” Christopherson, notons la présence du guitariste écossais Alex Fergusson, mais aussi et surtout le surréaliste David Tibet (Current 93) et le magique John Balance futur alter égal de Sleazy dans le projet sonore Coil, posant la mesure d’une formation devenue légendaire dans les milieux de la musique alternative (pour ne pas dire industrielle) !

Le groupe en pleine maturation esthétique provoque et propose dès les deux premiers LP un saisissant contraste sonore par rapport à l’époque Throbbing Gristle dont rappelons-le Genesis P-Orridge et Peter Christopherson sont directement issus ! Musicalement les bases d’un ordre nouveau sonore s’impose à l’auditeur juvénile que je suis mélangeant pop psychédélique et mélodique en trompe l’œil et musique déstructurée telle qu’initiée par Throbbing Gristle le tout au service des textes d’un GPO en (déjà) plein dilemme corporel !

Evoquer cet album c’est d’abord bien évidemment rendre hommage à un combo devenu légendaire mais, un peu à l’image de la madeleine de Marcel, c’est revivre pleinement les émotions, intactes, les sensations pleines et entières d’une démarche personnelle en forme de mystique assumée qui ne m’a jamais vraiment quitté… en l’occurence la quête d’une plénitude sonore et sonique qui fait cruellement défaut aujourd’hui à une jeunesse en mal d’immédiateté et de jouissance furtive, consommatrice sans but ultime là ou la création se veut totale. Car à l’image des travaux de PTV l’écoute et l’adhésion qui s’en suit ne peut se traduire que par un authentique don de soi à un projet multi-culturel directement issu de cette vague nouvelle offerte par les secousses tectoniques des mouvements alternatifs de la fin des seventies !

L’art donc comme une totalité ne laissant rien au hasard ni l’auditeur ni l’univers dans lequel il lui propose d’évoluer en pleine liberté !

LP.

pérégrination

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